Les fêtes de fin d’année : entre douceur attendue et tempêtes intérieures
- Aurélie Philip
- 6 déc.
- 3 min de lecture
Introduction
La période des fêtes évoque souvent les lumières, les retrouvailles, les rires autour d’une table. Dans l’imaginaire collectif, elle est associée au plaisir, à la chaleur, à la générosité. Pourtant, pour beaucoup, elle est aussi un moment où le cœur se serre, où le corps se fatigue plus vite, où des émotions enfouies se réveillent.
Il n’y a rien d’anormal à cela. Les fêtes sont un temps sensible. Elles touchent à nos histoires, nos liens, nos manques, nos souvenirs. Elles réveillent ce qui nous a construit… et parfois ce qui nous a blessé.
Voici pourquoi cette période peut être si chargée, et comment l’aborder avec douceur.
L’injonction au bonheur… qui peut peser lourd
À l’approche de Noël, tout semble nous dire :« C’est un moment joyeux, profite, sois heureux·se. »
Cette pression, souvent invisible, peut devenir étouffante. Surtout si l’on traverse :
un deuil,
une séparation douloureuse,
un épuisement psychique,
une période de vulnérabilité,
une relation conflictuelle ou une grande solitude.
Lorsque l’intérieur ne correspond pas à ce que “l’extérieur” exige, une forme de malaise apparaît. On se force, on sourit, on participe… tout en se sentant à distance de soi-même. Et cela peut faire renaître de la culpabilité ou un sentiment d’étrangeté.
Les retrouvailles familiales et les anciens rôles
Les réunions familiales peuvent être belles. Elles peuvent aussi réveiller :
des blessures anciennes,
des non-dits longtemps ignorés,
des remarques maladroites,
des attentes impossibles.
Beaucoup de personnes se sentent, dans leur famille, enfermées dans un rôle qui ne leur appartient plus, celui de l’enfant qui ne parle pas, de celui qui “gère tout”, de la gentille, du fort, du conciliant…
Revenir dans cet environnement, même pour quelques jours, demande souvent un effort émotionnel plus grand qu’on ne le dit.
La solitude amplifiée
Pour certaines personnes, les fêtes mettent en lumière une solitude qu’elles supportent mieux le reste de l’année. Les maisons qui s’illuminent, les repas de famille, les partages sur les réseaux sociaux… Tout cela peut réactiver un sentiment d’exclusion ou d’abandon.
Se sentir seul·e dans un moment où le monde semble uni peut être particulièrement douloureux.
Petits changements réalistes : petit déjeuner riche, collation saine, hydratation régulière.
La charge mentale qui s’invite dans chaque détail
Les fêtes demandent d’organiser, prévoir, acheter, anticiper, accueillir… Une énergie considérable est mobilisée, souvent au moment où nous sommes déjà fatigués par la fin d’année.
La charge mentale s’alourdit :
peur d’oublier quelque chose,
pression de faire plaisir,
désirs de perfection,
gestion des émotions de tout le monde.
Il n’est alors pas étonnant que l’irritabilité et l’épuisement surgissent.
Comment traverser cette période avec plus de douceur ?
Voici quelques pistes simples, mais précieuses :
Alléger ses attentes
Tout n’a pas besoin d’être parfait pour être bon. Le “suffisamment bien” est souvent déjà apaisant.
S’autoriser à poser des limites
Repartir plus tôt, prendre un moment seul, décliner une invitation… Ce sont des gestes de soin envers soi.
Créer des petits espaces de respiration
Une marche, une douche chaude, un thé, quelques minutes de silence. Des micro-rituels qui reconnectent à soi.
Se protéger des dynamiques toxiques
Identifier les sujets qui blessent, demander le soutien d’un proche, s’autoriser à s’éloigner.
Accueillir ses émotions sans se juger
La tristesse, la fatigue, la frustration ou la nostalgie sont des réactions humaines, pas des “échecs”.
Conclusion
Les fêtes de fin d’année sont un mélange : de joie pour certains, de complexité pour d’autres, et de nuances pour la plupart d’entre nous. Si cette période vous bouscule, vous n’êtes pas seul·e. Vos émotions sont légitimes.
Et si cela devient trop lourd, un espace thérapeutique peut offrir un lieu sécurisant pour déposer ce qui déborde, comprendre ce qui pèse, et retrouver un peu de souffle.



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