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Pourquoi est-il si difficile de consulter un(e) psy… surtout l’été ?

  • Aurélie Philip
  • 12 juil.
  • 3 min de lecture
Introduction

L'été est là. Les journées sont longues, le soleil est au rendez-vous, les réseaux sociaux débordent d’images de vacances, de légèreté, de bonheur partagé.


Et pourtant... Certaines personnes vont mal. Et beaucoup hésitent à consulter. Plus encore qu'à d'autres périodes de l'année, la demande d'aide psychologique peut baisser en été, alors même que les besoins ne disparaissent pas.


Alors, pourquoi est-ce si difficile de consulter un psy, et particulièrement pendant la période estivale ?



I - Parce que l’été porte l’injonction d’aller bien


  • « Ce sont les vacances, tu devrais en profiter »


  • « Avec ce temps, on ne peut pas être déprimé(e) »


  • « Tu vas gâcher ton été si tu penses à ça »


 L’été est culturellement associé à la détente, au plaisir, à la déconnexion.


Alors quand le mal-être est là malgré tout, la honte et la culpabilité peuvent s’inviter :


  • "Pourquoi est-ce que je ne vais pas bien alors que tout semble parfait ?"


  • "Je n’ai pas de raison d’être mal."

Consulter un·e psy en été, c’est alors aller à contre-courant d’un imaginaire collectif, et affronter l’idée qu’on ne « colle pas » à ce que la saison attend de nous.



II - Parce que l’organisation est perturbée


Vacances, déménagements, enfants à la maison, proches en visite, praticiens absents ou moins disponibles…


L’été vient souvent chambouler les rythmes habituels et créer une forme de désynchronisation du soin.


Cela peut entraîner :


  • Des annulations ou des reports à répétition


  • Une perte de régularité dans les séances


  • Le sentiment que « ce n’est pas le bon moment »


Et pourtant, les émotions, elles, ne prennent pas de pause. Et les fragilités peuvent même être ravivées par ce rythme incertain.



III - Parce qu’on préfère « faire comme si tout allait bien »


L’été offre de nombreuses distractions : sorties, voyages, fêtes, apéros, etc. Et avec elles, la tentation de fuir, d'éviter, d’oublier temporairement ce qui fait mal.


« Je verrai ça à la rentrée » ; « Je veux juste profiter, pas parler de choses lourdes »


Cela peut être un besoin de respiration légitime… Mais parfois aussi un mécanisme d’évitement, derrière lequel se cache la peur d’affronter ses émotions ou de gâcher une période censée être agréable.



IV - Parce que certaines résistances inconscientes se réactivent


Qu’il s’agisse de l’été ou d’une autre période, les résistances à consulter un·e psy peuvent aussi traduire des mécanismes plus profonds :


  • La peur d’être jugé·e

  • La peur d’ouvrir une boîte trop douloureuse

  • La peur d’avoir à changer ce qui nous tient pourtant en souffrance

  • La peur de déranger, d’exagérer, de ne pas être légitime


Ces peurs sont généralement invisibles, mais très actives, et l’ambiance estivale peut les renforcer, en créant un contraste encore plus fort entre le mal-être intérieur et l’image extérieure de légèreté et de bonheur attendu.



V -  Ce que cela peut révéler


Ne pas consulter, repousser, oublier, se sentir coupable d’aller mal en été… Tout cela ne veut pas dire que vous n’en avez pas besoin.


Cela peut indiquer :


  • Un manque d’autorisation intérieure à prendre soin de soi

  • Une honte intériorisée à exprimer ses émotions

  • Un conditionnement à toujours faire plaisir, sourire, suivre le rythme des autres


Ces résistances méritent d’être entendues autant que la souffrance elle-même.



En réalité… on peut souffrir aussi sous le soleil


Oui, on peut avoir besoin de consulter en plein été.

Oui, on peut aller mal quand tout semble aller bien autour.

Oui, on a le droit de continuer à prendre soin de soi, même quand c’est censé être une "pause".


Consulter en été, c’est parfois un cadeau qu’on se fait


  • Parce que le rythme plus lent peut offrir un espace d’introspection.

  • Parce que maintenir le lien thérapeutique peut éviter les décrochages.

  • Parce que vos émotions ne connaissent pas les saisons.

  • Parce qu’il n’y a pas de bon moment pour prendre soin de vous : il y a juste celui que vous choisissez.



Et si, cet été, vous osiez vous écouter malgré les apparences ?

Parce que consulter, c’est d’abord se reconnaître. Et ça, ça n’a pas de saison. La thérapie, c’est aussi apprendre à s’écouter… même quand cela veut dire ralentir.⠀

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